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Les Amours Jaunes de Tristan Corbière (1873)

Elle était riche de vingt ans,

Moi j'étais jeune de vingt francs,

Et nous fîmes bourse commune,

Placée à fond perdu, dans une

Infidèle nuit de printemps...

L’unique recueil de poésie du poète morlaisien. Si son ouvrage passe complètement inaperçu à sa parution, il sera redécouvert par Paul Verlaine dix années plus tard qui le placera aux cotés de Rimbaud et Mallarmé (entre autres) dans son essai Les Poètes Maudits.

Sa poésie est novatrice tant dans sa forme que dans les thèmes abordés. Il s’inspire de la ville comme de la campagne ou de l’univers marin et cultive une autodérision assez cruelle. Tristan meurt de la tuberculose à 29 ans, seul dans son manoir, désespéré d’avoir été incompris. Il fait partie de ces nombreux artistes qui ne connaîtront le succès qu’après leur mort.

Le saviez-vous ? Jean Moulin, quelques années après avoir été sous-préfet du Finistère (1930-33), illustra un chapitre du recueil de Corbière de huit dessins sous le pseudonyme de Romanin. On peut les voir au musée des Beaux-arts de Quimper. Il fut aussi illustré par Salvador Dali.