Cap Sizun


 Il est bien sûr tentant de penser que la terre finit là, en beauté. Lieu quasiment inhabitable, en raison même de sa beauté qui tire tous ses efforts d'une combinaison de lumière et d'épouvante. L'été, on y vient - l'hiver, on y va. L'été, des guides vous font visiter le lieu, qui n'en demande naturellement pas tant, puisqu'il n'y a rien à montrer, les effrayantes trouées. L'hiver, par grand vent, par tempête, il est comme un bateau accroché à la terre, au continent. La terre avait du mal à s'emmerrer il y a une complicité, un pacte. La mer toile de fond mortuaire. La mer qui n'a pas semblance d'usure, alors que les hommes passent très fatigués de se recommencer dans le même contexte, entre ces deux pinces, naissance et mort.

Georges Perros [Carnet 1968, p 784-785]


Les phares

A voir & à faire

a_boire_a_manger_cap_sizun.jpg

A boire & à manger